Plan Cancer : peut mieux faire
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L'Institut national du Cancer (InCA) publie son bilan du Plan Cancer lancé en 2003 par le chef de l'Etat. Si des "avancées significatives" paraissent indéniables, beaucoup reste à faire en matière de prévention et de prise en charge de la maladie.
L'un des 3 grands chantiers du quinquennat du Président de la République, qui présentait hier la 2ème phase de son Plan, la lutte contre le cancer s'est bel et bien accélérée ces 3 dernières années. Le volet dépistage du Plan semble avoir porté ses fruits. Le premier succès étant la généralisation à l'ensemble du territoire au 1er janvier 2004, du dépistage gratuit du cancer du sein pour les femmes de 50 à 70 ans.
Celui du cancer colorectal devrait l'être avant la fin de l'année. Mais pour le Pr Jean-Pierre Bader, ancien Président de la Société nationale de gastro-entérologie, le combat n'est toujours pas gagné. "Il faut continuer de faire pression sur le gouvernement pour qu'il tienne ses promesses. Quinze départements (dont Paris !) ont toujours leurs dossiers bloqués. Le dépistage organisé du cancer colorectal n'y est pas encore effectif. Il faut savoir qu'auparavant c'était la Direction générale de la Santé qui s'occupait du dossier. Une responsabilité qui est désormais du ressort de l'InCA, lequel évoque des problèmes de signatures. Il s'agit en fait de querelles de territoires"...
Autre avancée selon l'InCA, la modernisation et l'accroissement "du parc d'équipements diagnostiques et thérapeutiques". Pour la réalisation d'une imagerie par résonance magnétique (IRM), l'attente moyenne est désormais de 27,6 jours. Contre 43,6 deux ans auparavant. Or le Chef de l'Etat s'était engagé à ramener ce délai d'attente à 15 jours dès 2007... Il y a donc un mieux, mais nous sommes encore très loin du compte !
La douleur est également mieux prise en charge, grâce à la création de 127 postes de psycho-oncologues depuis 2004. "L'objectif est qu'en 2007 tout malade bénéficie d'un soutien psychologique", précise le Pr Henri Pujol président de la Ligue nationale contre le cancer. Enfin, l'InCA se félicite d'avoir permis "de faire reculer de façon spectaculaire la première cause de mortalité évitable par cancer, le tabagisme avec 1,4 million de fumeurs en moins ". Et ce, grâce à toutes les mesures antitabac adoptées et les campagnes de sensibilisation de l'INPES. Oui mais voilà, un grain de sable vient gripper cette auto-congratulation : la reculade du gouvernement sur l'interdiction du tabac dans tous les lieux publics...
Sources: Institut national du Cancer, 27 avril 2006
(Destination Santé)