Les enfants sont globalement plus téméraires que les adultes. Mais alors pourquoi le goût du risque disparait-il au fil des années ?

L’enfance est caractérisée par une certaine insouciance. Et aussi par le goût du risque. Ensuite, plus les années filent, plus la peur prend de l’importance.

Selon des chercheurs de l’école de médecine de Yale*, la moindre prise de risque chez le sujet âgé s’expliquerait par des modifications cérébrales. Une observation réalisée à partir d’IRM de 52 patients âgés de 18 à 88 ans. Tous ont participé à des tests. Ces derniers consistaient à faire le choix entre la certitude de gagner 5 dollars, et la probabilité de 25% de gagner une somme 4 fois plus importante. Résultats, les plus âgés privilégiaient largement le gain certain des 5 dollars.

Une diminution de la matière grise…

Sur les IRM, les chercheurs ont observé la diminution du volume de la matière grise au niveau du cortex pariétal supérieur. Ceux chez qui cette diminution était la plus importante étaient plus enclins à choisir les 5 dollars, et donc les moins attirés par la prise de risque. « Cette corrélation n’a pas été repérée exclusivement chez les personnes âgées. » Certains jeunes étaient aussi concernés. « Mais cette diminution du volume de la matière grise étant associée au vieillissement cérébral normal, on peut dire que ces modifications cérébrales expliquent le recul du goût du risque lorsqu’on avance en âge. »

Bien sûr, « cette étude ne peut à elle seule prendre en compte tous les facteurs nourrissant la sensation de peur. L’origine de certaines craintes peut souvent être difficile à dissocier ». Par ailleurs, des inquiétudes comme la chute, la solitude et la fin de vie sont aussi spécifiques du vieillissement. senio

*New Heaven, Etats-Unis

 

Auteur de l'article original: Laura Bourgault pour Destination Santé
Source: Nature Communications, 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 17. Juin 2018
Photo: