Sera-t-il possible de déterminer si un patient va sortir du coma ? Selon des chercheurs français, la qualité de la communication entre deux structures cérébrales pourrait prédire la récupération du patient à 3 mois. IRM à l’appui.

L’état de conscience disparaît de manière cyclique dans la journée (veille-sommeil) et peut être modifiée par l’administration de certains médicaments, comme dans le cas d’une anesthésie. Suite à une agression cérébrale, elle peut même être « abolie » : c’est le coma. Ainsi, dans cette dernière situation, il est très difficile d’évaluer quels patients récupéreront un état de conscience normal.

Des chercheurs de l’INSERM (Unité 825 « Imagerie cérébrale et handicaps neurologiques » Université Toulouse III) se sont intéressés aux anomalies cérébrales responsables de la perte de la conscience observée pendant un coma.

Ils ont comparé, grâce à des IRM fonctionnelles, l’activité de 27 patients dans cet état et de sujets contrôles du même âge. Ils ont particulièrement analysé les communications de l’ensemble du cerveau avec une structure située en arrière de cet organe nommée Cortex Postéro-Médian (CPM). Pendant le sommeil ou lors d’une anesthésie, cette région charnière présente une activité diminuée.

En fait, chez tous les patients dans le coma, « une perte de communication majeure entre le CPM et la partie antérieure du cerveau est constatée. Cette mauvaise connexion est présente quel que soit le mécanisme qui en est à l’origine (un traumatisme crânien ou un arrêt cardiaque). Cette observation suggère le rôle essentiel de l’interaction entre ces deux structures dans l’émergence de la conscience chez l’homme. »

L’équipe est ensuite allée plus loin. Elle a ainsi évalué le niveau d’altération de cette connexion au cours du temps. Les chercheurs ont comparé les enregistrements au début du coma à l’évolution neurologique des patients trois mois après. Ils en donc conclu que « ceux qui vont récupérer un état de conscience [sont ceux qui] présentent des niveaux de connexions comparables à ceux observés chez les sujets sains. A l’opposé, une diminution de la communication entre les deux zones prédit une évolution défavorable vers un état végétatif ou un état de conscience minimale ».

Auteur de l'article original: Vicent Roche - Pour Destination Santé
Source: INSERM, 11 novembre 2015
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 16. Novembre 2015
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