Il y a encore peu, les chances de survie des prématurés nés à 22 semaines étaient minces. Pourtant, ceci pourrait rapidement changer. C'est du moins l'espoir que fait naître une étude publiée dans le New England Journal of Medicine.

Atlantico : La semaine dernière le New England Journal of Medicine a publié une étude sur les enfants nés avant 27 semaines après conception qui montre que la façon dont était traité les prématurés variait grandement et avait un impact considérable sur leur survie. Parmi ceux nés à 22 semaines, les bébés avaient généralement 1/4 de s'en sortir s'ils étaient activement pris en charge. Alors que beaucoup de médecins avaient intégré le 24 semaines pour la viabilité d'un bébé, cette étude pourrait-elle changer la donne dans la façon dont on aborde les soins des prématurés ?
 

Emmanuel Sapin : La définition de viabilité fœtale, retenue depuis 1975 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et reprise en France dans une circulaire du Ministère de la Santé du 22 juillet 1993, est un terme de 22 semaines et un poids de 500 grammes. Le taux de décès (plus de 90 %) et la fréquence de graves séquelles neurologiques centrales chez les enfants survivants, nés aussi prématurément, ont longtemps fait considérer cette précocité extrême comme un seuil déraisonnable pour envisager une prise en charge thérapeutique. Ainsi, la grande majorité des équipes néonatales, en particulier européennes, ont opté depuis une dizaine d’années pour une prise en charge active à partir de 24 semaines. Or de grands progrès ont été faits depuis les études qui avaient servi de base à cette pratique. Les résultats de cette publication qui vient de paraitre dans le New England devraient remettre en question l’âge limite de la prise en charge des très grands prématurés.

A quel point les traitements peuvent-ils être agressifs ? Le prématurés peut-il en souffrir ? 

En effet, un nouveau-né très prématuré nécessite, pour survivre, des moyens sophistiqués. Cette prise en charge médicale va permettre de palier l’immaturité de nombreux organes qui ne peuvent déjà assumer leurs fonctions indispensables à la vie extra-utérine comme l’oxygénation de l’organisme, la digestion, par exemple, et protéger le prématuré de sa fragilité. Certains vont nécessiter une intubation pour une ventilation, une perfusion, des soins contraignants. Un très grand prématuré ressent la douleur, qui sera mémorisée, même si la maturité cérébrale n’implique pas encore la conscience, la souffrance au plan psychologique.

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Auteur de l'article original: Rédaction
Source: Atlantico
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 18. Mai 2015
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