Atteint d’une maladie génétique rare, un patient a reçu une greffe de visage en 2010. Mais, en raison d’un rejet chronique, il vient de bénéficier d’une seconde greffe. Une première mondiale à mettre au crédit de l’hôpital européen Georges-Pompidou.

Pendant l’été 2016, un patient greffé de la face une 1ère fois en 2010, a commencé à présenter des signes cliniques de rejet chronique. « La gravité du rejet a nécessité une exérèse complète de la face fin novembre 2017 », explique les équipes de l’hôpital européen Georges-Pompidou. « Le patient, hospitalisé en réanimation, a reçu pendant plusieurs semaines des soins quotidiens, rendus particulièrement complexes par l’absence de visage et l’état infectieux et immunologique lié au rejet. »

Bientôt une sortie définitive

Le 15 janvier dernier, une nouvelle greffe vascularisée de la face a été réalisée. « Pour la première fois au monde, cette intervention démontre que dans le domaine des greffes vascularisées composites (face et main), une retransplantation est possible en cas de rejet chronique », continuent les chirurgiens. « Le patient a toutefois dû subir un traitement immunologique lourd pour éviter le rejet de cette deuxième greffe avec en particulier des séances de plasmaphérèse (changement du plasma sanguin) afin d’éliminer les anticorps susceptibles de provoquer un rejet. »

Trois mois après l’intervention « le patient, toujours hospitalisé, a pu bénéficier d’une première sortie, et sa sortie définitive est prévue à court terme », se félicite l’équipe. Laquelle rappelle « que par son geste altruiste, la famille du donneur a permis que cette greffe puisse avoir lieu. Il est primordial de rappeler qu’il n’y a pas de greffe sans don et sans la mobilisation quotidienne des équipes de coordination et de prélèvements d’organes ».

Auteur de l'article original: Vincent Roche pour Destination Santé
Source: APHP, 17 avril 2018
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 20. Avril 2018
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