Quand les bègues ne sont pas entendus… Par Destination Santé
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Le lundi 22 octobre prochain, c'est la 10ème Journée mondiale du bégaiement. L'occasion de donner un coup de projecteur sur ce trouble de la communication, encore mal connu et surtout très peu pris en charge sur le continent africain.
Le bégaiement débute souvent entre deux et quatre ans, rarement à l'âge adulte sauf après un traumatisme important. Aujourd'hui il peut être parfaitement pris en charge et traité par un orthophoniste. Mais pour être pleinement efficace, cette prise en charge doit démarrer très tôt.
Dès l'apparition des premiers signes que nous énumère Alioune Gueye, l'un des cinq orthophonistes exerçant au Sénégal. « Dès l'âge de 2-3 ans, si par exemple l'enfant commence à buter, à répéter, à montrer une certaine tonicité dans la réalisation de la parole, ce sont des signes d'alerte qui montrent que l'enfant est en train de forcer. Et qu'il faut donc l'aider à avoir une approche plus calme ».
Au-delà de la prise en charge orthophonique, les parents jouent également un rôle important. Alioune Gueye insiste beaucoup sur la nécessité de laisser à l'enfant « le temps de placer son mot. Mais aussi de ne pas se moquer de lui et de ne pas lui couper la parole ».
Des professionnels de santé encore trop rares, des patients peu informés, une absence de structures associatives… C'est justement pour pallier ces manques qu'un colloque est organisé à Dakar à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 19 octobre. Ses objectifs ? Permettre à des personnes bègues de rencontrer des professionnels de santé. Mais aussi et surtout interpeller les autorités sanitaires, pour améliorer la prise en charge. Laquelle démarre encore trop souvent entre 18 et 25 ans, alors qu'il faudrait le faire entre 3 et 4 ans…
Source : Association Parole Bégaiement, interview d'Alioune Gueye, 26 septembre 2007