Réponse de Mme G Wettstein-Badour à Monsieur Franck Ramus
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MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS !
Monsieur,
Je n’ai eu connaissance que depuis très peu de temps (à vrai dire il y a une dizaine jours seulement) et par hasard en faisant une autre recherche sur google, du texte que vous avez publié à mon attention sur votre site web personnel. Vous l’avez titré « une réponse à G Wettstein-Badour » et il vous avait été suggéré par une de mes communications reprises sur le site orthomalin vers lequel vous aiguillez vos lecteurs. Dans ce texte vous avez écrit en particulier : « en fait, je pense que nos connaissances les plus pointues en neurosciences sont encore tellement fragmentaires qu’elles ne peuvent prescrire ou condamner aucune méthode ou pratique pédagogique ». Telle n’est pas mon opinion. De très nombreux travaux de neurologie portant sur le cerveau et les organes sensoriels sollicités dans le langage écrit, associés aux apports de l’IRM.f, permettent d’avoir une vision qui, bien que très incomplète, apporte cependant des arguments importants à verser au débat permettant de comparer l’efficacité des différentes méthodes d’apprentissage du code alphabétique.
En ce qui me concerne, j’ai mis au point, il y a maintenant plus de dix ans, pour aider en priorité mes jeunes patients en difficulté, une pédagogie de la lecture et de l’écriture incluant les premières bases de l’orthographe, qui répond à un cahier des charges issu des travaux auxquels je fais référence et d’eux seuls. Son efficacité apparaît clairement pour les élèves qui l’utilisent avec leurs parents ou dans les classes qui la pratiquent. Mon souhait le plus vif serait que des études statistiques valables soient entreprises pour comparer les résultats de cette méthode et d’autres ayant adopté des approches alphabétiques voisines avec des méthodes phoniques analytiques. Des études de ce type, comme vous l’avez plusieurs fois très justement souligné, manquent gravement en France car elles permettraient de sélectionner, de façon rigoureuse, les pédagogies les mieux adaptées pour faciliter la réussite en ce domaine de la grande majorité des enfants qui sont aujourd’hui en échec. Elles montreraient également de manière concrète que les conclusions des travaux théoriques dont nous disposons actuellement sont suffisantes pour optimiser l’efficacité des pédagogies de la lecture. Si vous pouviez contribuer à la réalisation de telles évaluations, nous avancerions de manière très positive, pour le plus grand bien des enfants. Pour ma part, je ne peux qu’appeler de mes vœux une telle démarche tout à fait rationnelle, consistant à démontrer que l’expérimentation confirme la théorie ……… mais en attendant il ne me semble pas pertinent de négliger les résultats apportés par celle-ci !.
Je vous remercie à l’avance de me faire part de vos réactions à la lecture du document ci-joint qui résume ma réflexion sur le fond à votre « réponse ». Ce qui m’intéresse, pour approfondir le débat, c’est de connaître ceux des arguments que j’y avance et que vous réfutez. Et puis, comme nous ne sommes encore proches de la période de Noël, je vous adresse également, le petit texte que j’ai diffusé récemment pour distraire mes amis correspondants internautes… en sachant qu’il ne manquera pas de faire grincer quelques dents !
G Wettstein-Badour
NB : Pour que vous compreniez pourquoi et comment le médecin que je suis a été conduit, ce qui n’allait pas de soi, à travailler depuis 20 ans maintenant sur des questions de pédagogies, je vous joins un résumé de mon parcours.