Des chercheurs américains ont réussi pour la première fois à détecter au sein des papilles de la langue des récepteurs identiques à ceux qui permettent d’appréhender les odeurs. Une découverte qui bouleverse la compréhension du fonctionnement de ces deux sens.

FLUORESCENCE. Jusqu’ici, les choses étaient claires. Elles le sont beaucoup moins depuis la parution de l’article de Chemical Senses exposant les travaux de chercheurs du Monell Center, institut de recherche spécialisé dans le goût et l’odorat situé à Philadelphie (États-Unis). Les chercheurs ont en effet décelé dans des cellules gustatives des molécules jouant un rôle important dans le fonctionnement des cellules de l’odorat.

Les cellules gustatives en culture répondent à des molécules odorantes
La démonstration n’a pas été simple. Le Monell Center est réputé pour sa capacité à maintenir vivantes, en éprouvette, des cellules gustatives. Mêlant approche génétique et biochimique, l’équipe menée par Hakan Ozdener a pu mettre en évidence sur celles-ci des réactions chimiques jugées jusqu’à présent impossibles. Les chercheurs ont notamment utilisé la technique du calcium imaging qui permet de visualiser la réponse d'un tissu organique à un stimulus par fluorescence. Ils ont pu ainsi démontrer que les cellules gustatives en culture répondent à des molécules odorantes de la même façon que les cellules du récepteur olfactif ! Poussant leurs travaux, ils ont aussi découvert qu’une même cellule peut contenir à la fois des récepteurs de goût et d’odorat.

La flaveur ne serait plus une synthèse opérée dans le cerveau
PAPILLES. Cette découverte bouleverse notre vision du fonctionnement de ces sens.

 

Auteur de l'article original: Loïc Chauveau
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 2. Mai 2019
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