Le tiers-payant est en passe d'être généralisé, n'en déplaise aux médecins. Malgré les vives critiques du corps médical, qui a marqué son opposition par plusieurs actions coup de poing dont la grève, l'article 18 du projet de loi Santé sur la généralisation du tiers-payant a été voté par les députés à 23 voix contre 12 en première lecture.

Le texte défendu bec et ongles par la ministre de la Santé Marisol Touraine devrait donc devenir un droit pour tous les assurés fin novembre 2017. La ministre n'a pas dissimulé sa satisfaction après l'approbation de la mesure : "Je suis certaine que, dans dix ans, on ne parlera plus du tiers payant parce qu'il sera devenu une banalité, une norme, une simplicité", a-t-elle fait remarquer à l'AFP. Quant aux crispations des médecins, elle s'est voulue rassurante : "Beaucoup des réticences (des médecins libéraux) viennent de leur inquiétude quant à la mise en oeuvre technique et concrète du système", qui va être réglée, selon elle.

Avec le tiers-payant généralisé, le patient n'aura plus à avancer les frais de la consultation qui seront directement prise en charge par l'assurance maladie et la complémentaire santé, pour ceux qui en disposent d'une. Cette disposition a été proposée dans un objectif d'élargir l'accès aux soins alors que 17 % des Français renoncent aux soins pour des raisons financières.

Avec ce dispositif, les médecins seront rémunérés par l'assurance maladie et les complémentaires santé, ce qui suscite des craintes quant au risque de retard de paiement. Les syndicats de médecins voient donc d'un mauvais œil ce qu'ils considèrent comme une "usine à gaz" qui devrait leur ajouter selon eux de la "paperasserie" administrative.

Pour les rassurer, la ministre de la Santé s'est engagée à ce que la Sécu assure les paiements des médecins dans le délai d'une semaine. Une annonce qui n'a pas suffi à calmer les praticiens.

Auteur de l'article original: Emilie Cailleau
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 13. Avril 2015
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