Il n’y a pas de lien entre les particules de magnétite, l’un des principaux minerais de fer, et la maladie d’Alzheimer. Après huit mois de travail, c’est la conclusion d’une équipe de chercheurs du Laboratoire de Chimie de coordination du CNRS, menée par Bernard Meunier, qui démonte ainsi deux études de 2007 et 2016 qui mettait en relation l’exposition à la pollution urbaine et la dégénérescence neuronale.

Une étude scientifique chinoise, parue en 2016, avait pourtant suggéré que des nanoparticules de magnétite provenant de la pollution atmosphérique pouvaient pénétrer dans le cerveau par inhalation et, en se liant au peptide amyloïde, provoquer une dégénérescence neuronale responsable de la maladie d’Alzheimer. Une autre étude britannique, publiée en 2007, montrait que la magnétite pouvait générer des réactions d’oxydation néfastes.

Course à la publication
« Quand j’ai lu ces deux articles, cela m’a paru bizarre, incohérent donc j’ai décidé de refaire les manipulations effectuées par ces scientifiques en 2016, raconte Bernard Meunier. Nous avons refait leur protocole et montré qu’il n’y a pas de réaction d’oxydation, et donc que la magnétite ne peut pénétrer dans le cerveau. »

Les travaux de l’équipe du CNRS ont été publiés dans la revue Angewandte Chemie International le 11 octobre. Avec ces nouveaux résultats, Bernard Meunier dénonce « la course à la publication de certains chercheurs qui surfent sur des modes et angoissent les gens. Il faut les rassurer. La magnétite est présente naturellement dans le cerveau et cela n’est pas dangereux. »

Auteur de l'article original: Julie Rimbert
Source: 20 Minutes
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 2. Novembre 2018
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