Une association propose des solutions afin de réduire les risques de burn-out.

Les professionnels de la santé aussi ont besoin de se soigner. Dans nos éditions de samedi, l'association Jean-Louis Mégnien alertait sur le harcèlement des médecins à l'hôpital et publiait une carte de France des signalements recueillis.

Demain mardi, c'est l'association SPS (Soins aux professionnels de santé) qui rendra publics les résultats d'un questionnaire concernant la prévention du risque de burn-out et d'addictions chez les professionnels de la santé.

Selon SPS, qui les a sondés, 50 % des médecins, infirmiers, kinésithérapeutes ou dentistes, qu'ils soient hospitaliers ou libéraux, « sont ou ont été concernés par le burn-out, et 13 % par des problèmes d'addiction, à l'alcool, aux psychotropes... ». Deux indicateurs alarmants auxquels il faut ajouter celui des suicides chez les médecins dont le taux est 2,5 fois supérieur à la moyenne nationale pour les 30-65 ans.

Or, les solutions dédiées à ces professionnels sont rares. Sollicités en octobre, 4 019 praticiens ont répondu à l'enquête en ligne de SPS qui voulait connaître leurs besoins et leurs attentes. Demain, lors d'un colloque à Paris, le docteur Eric Henry, président de SPS, dévoilera des solutions dédiées au 1,9 million de professionnels français potentiellement concernés.

Un numéro vert en décembre. Première mesure : l'ouverture en décembre d'une plate-forme d'appels nationale avec numéro vert. « Nous prévoyons 2 500 appels en 2017, mais en vitesse de croisière ce devrait être 70 appels par jour, soit 25 000 par an », explique le président, lui-même médecin généraliste, qui cherche encore des financements pour mener à bien ce projet ambitieux. Cette plate-forme sera chargée d'évaluer le problème de l'appelant : il sera ensuite orienté soit vers une cellule spécialisée dans les problèmes administratifs, soit vers une structure de soins, s'il le désire.

Dix centres d'accueil dédiés en 2017. Ce plan de lutte contre la souffrance des soignants prévoit également la création en région de dix sites d'accueil dédiés. Il n'existe aujourd'hui que deux sites d'accueil des professionnels de la santé : à Avignon (Vaucluse) et à Caillac (Lot), soit 160 lits. Très insuffisant, juge SPS qui, depuis deux ans, a pris contact avec cliniques, agences régionales de santé (ARS), hôpitaux, et associations pour organiser un maillage régional des soins. « Chaque centre aura 10 à 30 lits, annonce Eric Henry. Ils seront activés courant 2017 si nous parvenons à obtenir le feu vert des ARS concernées. Les soins seront pris en charge par l'Assurance maladie. »

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Auteur de l'article original: Daniel Rosenweg
Source: Le Parisien
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 28. Novembre 2016
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