À l'heure actuelle, le diagnostic des troubles comportementaux comme l'autisme s'appuie essentiellement sur les observations comportementales. Mais selon une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique PLoS One, lire les pensées d'une personne grâce à une IRM du cerveau permettrait de diagnostiquer l'autisme avec une précision quasiment parfaite.

L'auteur principal de cette étude, Marcel Just, professeur de psychologie et directeur du Centre d'imagerie cognitive de l'Université Carnegie Mellon à Pittsburgh (Grande-Bretagne) a effectué une IRM sur 17 jeunes adultes autistes de haut niveau et sur 17 personnes non atteintes d'autisme. Pendant l'examen, il leur a demandé de penser à certains mots comme câliner, humilier, frapper ou adorer et il a mesuré l'activation de 135 petites parties du cerveau (à peine plus grandes que des grains de poivre).

"Cette mesure est habituellement similaire chez les gens. Quand vous pensez à une maison ou à une banane, pendant que vous êtes dans le scanner, je peux dire à quoi vous pensez en fonction des zones activées" explique le médecin. Or, dans le cadre de cette étude, la différence entre les deux groupes était si flagrante que les chercheurs ont pu déterminer, grâce au scan, qui était autiste et qui ne l'était pas.

"Il y a une zone associée à la représentation de soi qui ne s'active pas chez les personnes atteintes d'autisme" déclare le Pr Just. "Lorsqu'elles pensent au mot étreindre ou adorer ou encore haïr, cela équivaut à lire une définition dans le dictionnaire. Elles ne pensent pas que ce mot pourrait s'appliquer à elles. Cela suggère que dans l'autisme, la représentation de soi est altérée, ce que les chercheurs laissent entendre depuis de nombreuses années. Mais c'est la première fois que pour diagnostiquer l'autisme nous regardons l'activation du cerveau."

Auteur de l'article original: Catherine Cordonnier
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 8. Décembre 2014
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