Déclin auditif et cognitif: prise en soin du sujet presbyacousique

La presbyacousie, ou perte auditive liée à l’âge, correspond à une surdité́ neurosensorielle progressive, le plus souvent bilatérale, avec une atteinte prédominant d’abord sur les fréquences aigües puis sur les fréquences moyennes et graves. Très fréquente au-delà de 65 ans et avec une prévalence augmentant avec l’âge, la presbyacousie a un impact sur les capacités d’intégration des sons de la parole, particulièrement en situation d’écoute complexe (conversations en présence de plusieurs interlocuteurs, d’un bruit de fond, dans une pièce avec réverbération ou à distance du locuteur) et avec les différents médias (télévision, radio et téléphone). Par ailleurs, de nombreuses études ont mis en évidence une relation de risque entre la perte auditive et le déclin cognitif avec une prévalence de 32 % chez les personnes âgées de plus de 55 ans (Livingston et al., 2017 et 2020). Par conséquent, la presbyacousie est souvent associée à une baisse des capacités cognitives, notamment mnésiques et attentionnelles, ainsi qu’à un épuisement de la réserve cognitive (Lin et al., 2011 ; Livingstone 2020). De plus, l’isolement social, la diminution des activités physiques, les modifications psychologiques liées à l’âge et l’existence d’une comorbidité́ avec des pathologies chroniques ont également un impact sur la qualité́ de vie et peuvent majorer les effets de la presbyacousie. Dans ce contexte, une évaluation précoce comportant un examen clinique ORL, un bilan audiométrique tonal et vocal ainsi qu’un bilan orthophonique est nécessaire afin d’optimiser la réhabilitation auditive et de proposer une rééducation auditivo-cognitive. Un entrainement spécifique doit être proposé afin de faciliter l’acquisition de stratégies adaptatives permettant d’optimiser la perception auditive, l’intégration du message verbal, la communication et la gestion des ressources cognitives.