Prise en charge d'Alzheimer: vers une "assurance dépendance" dès 50 ans
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L'idée de développer une "assurance dépendance" dès 50 ans pour mieux financer la prise en charge de la maladie d'Alzheimer a été avancée, jeudi à Paris, lors d'une rencontre entre médecins et familles des patients, qui ont regretté les retards pris par le plan gouvernemental 2004/2007.
Aujourd'hui, la maladie touche 800.000 à un million de personnes, et devrait en concerner 1,2 million en 2020, selon les projections.
Le coût de la prise en charge moyenne d'un malade est de 22.000 euros annuels, dont 55% à la charge des familles, a rappelé la députée Cécile Gallez, à l'origine de cette rencontre à l'Assemblée nationale avec l'association France Alzheimer.
Dans un rapport en 2005, la députée du Nord (UMP) avait suggéré "d'inciter à la souscription d'une assurance dépendance en complément de la couverture publique".
Son idée a été reprise par le ministre de la Santé Xavier Bertrand: "Sans remettre en cause la solidarité nationale, assurée par les fonds publics, il me semble utile de rechercher des solutions de complémentarité, afin de faire face à l'ampleur du phénomène sur le long terme", a dit le ministre devant le Comité de suivi du Plan Alzheimer le 12 janvier dernier.
De fait, un million de personnes aurait déjà souscrit à ce type de produits à partir de 50 ans, selon Jean-Paul Babey, président d'Alptis, un "réseau d'associations de prévoyance".
Lors du colloque, les intervenants ont regretté des retards dans la mise en oeuvre du plan Alzheimer, présenté en septembre 2004 par l'ex-ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, pour anticiper les effets d'une maladie qui touche chaque année quelque 220.000 personnes supplémentaires.
Il s'agit notamment d'aider les familles, qui assument la prise en charge des deux-tiers des malades, et vivent souvent "dans l'isolement et l'épuisement", avait relevé le rapport de Mme Gallez.
Pour les soulager, le plan Alzheimer prévoyait notamment 15.500 places en centres d'accueil de jour à l'horizon 2007. Selon les organisateurs de la rencontre, il n'y en aurait actuellement que 5.500.
Autre problème: le diagnostic d'Alzheimer (perte de mémoire et d'autonomie, crise de démence) n'est pas assez précoce.
"Il y a un délai de deux ans entre le moment où la famille constate un trouble réel et le diagnostic. Pendant un an, la famille temporise avant d'en parler aux médecins. Alzheimer est une maladie qui fait peur. Il y a une sorte de déni", a expliqué Jean-François Dartigues, professeur d'épidémiologie à l'Université de Bordeaux.
D'après France Alzheimer, cette rencontre est déjà une bonne nouvelle. "J'ai l'impression d'être portée par un mouvement fort. Il y a 20 ans, nous avions de la peine à nous faire entendre", a déclaré sa présidente, Arlette Meyrieux.
Source : AFP Paris