Marina Carrère d'Encausse : Les enfants hyperactifs
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On parle d'un trouble de l'enfant, perturbant pour lui mais aussi pour sa famille et l'entourage.
C'est l'hyperactivité de l'enfant, Marina... Un trouble loin d'être rare puisqu'il concerne près de 5 % des enfants scolarisés, surtout des garçons. Typiquement l'enfant hyperactif est « monté sur ressort » : il est sans arrêt agité, excité, incapable de tenir en place et de se contrôler. Vous lui demandez de se calmer, il s'assied tout en bougeant sans cesse les pieds et 20 secondes plus tard il est reparti. A l'école c'est presque pire : il ne peut se concentrer, il se lève sans arrêt et perturbe la classe ce qui suscite forcément l'animosité du professeur. Il le punit. Du coup l'enfant adopte des comportements opposants et provoquants. A terme, les parents sont épuisés, les copains exaspérés et les professeurs à bout de patience. Ces enfants se retrouvent en échec scolaire, rejetés par les autres enfants et certains adultes qui leur reproche leur paresse, leur manque de volonté et leur désintérêt. Ca c'est la forme la plus typique de ce trouble, il y en a une autre où le trouble de l'attention prédomine. Dans ce cas-là, l'enfant est plutôt calme mais très distrait. Il ne peut focaliser son attention sur Une tâche et se disperse sans arrêt. Normal, il ne peut se concentrer. Lui est plutôt qualifié de rêveur, de tête en l'air, mais aussi de paresseux. Et puis un détail important car il est source de conflits avec les parents : cet enfant perd sans arrêt ses affaires. Il oublie son blouson chez son copain, son travail à l'école et son cartable chez les grands-parents. Dis comme ça cela peut prêter à sourire mais ces enfants sont avant tout en souffrance. Souffrance de ne pas pouvoir se comporter comme les autres enfants et souffrance de ne pas être compris. Ils ont un problème. Et il faut le reconnaître au plus vite car sinon ils finissent par se dire qu'ils sont mauvais élèves, ils ne cherchent plus à affronter leurs difficultés. Certains font même de véritables dépressions. Or on a des solutions. Il y a quelques années, les médecins ont découvert les vertus de médicaments, les dérivés amphétaminiques, pour « calmer » les enfants agités. Le résultat a été tellement convaincant qu'aux Etats-Unis la prescription de ces dérivés a littéralement explosé. La pratique a été un peu suivie en France mais de manière modérée parce qu'on s'est demandé s'il était bien de systématiquement mettre ses enfants sous traitement. Alors c'est vrai que dans les formes sévères et invalidantes de troubles hyperactifs, les spécialistes peuvent proposer ces traitements sous contrôle médical strict. Pour les formes plus modérées, on peut avoir de bons résultats avec des conseils psychoéducatifs et des mesures simples d'encadrement et d'aide de l'enfant. Il faut en effet lui apprendre à mieux se focaliser et à rester concentré sur ses activités. Mais pour cela encore faut-il consulter pour que le diagnostic soit fait.
(Source : Europe1)