La Cour des comptes a rendu public son rapport consacré à la mise en œuvre du Plan Cancer sur la période 2003-02007. Un pavé de 176 pages, qui passe au crible les 70 mesures prévues dans ce « grand chantier présidentiel » voulu par Jacques Chirac. Si le bilan est globalement favorable, un point noir inquiète particulièrement la Cour : l'absence totale selon elle, d'évaluation.

La création d'un dispositif d'évaluation était pourtant prévue. Or « ce dispositif n'a pas été formalisé. On ne connait presque rien de l'impact en termes d'incidence, de taux de survie ou de mortalité » relève l'institution chargée du contrôle des comptes publics.

Elle pointe du doigt l'Institut national du Cancer (INCa), qui « n'a pas pris en charge la mission de suivi et d'évaluation que le Plan lui assignait, et à laquelle des moyens (financiers) très importants étaient alloués ». Hasard du calendrier, l'INCa vient précisément d'annoncer la mise en route d'un premier bilan.

Pour ce qui est de l'application des 70 mesures du Plan, la Cour considère que « plus d'un tiers (d'entre elles) a été intégralement ou largement réalisé et qu'un autre tiers l'a été à un degré moyen ou variable ». Un tiers enfin n'aurait « peu ou pas du tout » été appliqué. Ces carences concernent notamment la prévention des cancers professionnels et ceux liés à l'alcool : « Ils sont restés beaucoup trop limités » conclut la Cour.

Source : Cour des Comptes, 12 juin 2008

Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 23. Juin 2008