Un enfant sur quarante est surdoué, mais un tiers d'entre eux est en échec scolaire.

«Tu vois, c'est Dieu qui a créé la Terre, les montagnes, l'eau… Heureusement, sinon on serait dans le vide !» Cette réflexion faite par Sophie, 7 ans, à sa petite sœur traduit bien l'originalité de la pensée des enfants surdoués. Sophie a un quotient intellectuel (QI) de 152. On parle de surdoués à partir de 130 (voir encadré). «Ce sont des enfants dont l'intelligence n'est pas seulement différente en termes de QI, mais aussi en termes d'organisation et d'émotions», explique Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne et auteur de L'Enfant surdoué. L'aider à grandir, l'aider à réussir (Odile Jacob).

Architecture cérébrale 

Les surdoués - préférez l'expression «enfants à haut potentiel» - sont comme dotés d'office d'un ordinateur de dernière génération et du haut débit, là où les autres disposent de connexions plus classiques et d'un matériel plus modeste. «Ils ont une architecture cérébrale différente, mais c'est surtout le fonctionnement qui est original, en raison de l'hyperconnectivité des réseaux neuronaux, ajoute la psychologue. La pensée est plus créatrice, plus complexe, plus intriquée avec l'affectif, mais elle est aussi plus difficile à organiser, à structurer», prévient Jeanne Siaud-Facchin.

Les parents ne s'en rendent pas toujours compte tout de suite et le diagnostic peut même tomber lorsqu'un enfant (surdoué méconnu) est en échec scolaire, ce qui arrive tout de même à un surdoué sur trois. «Le cliché auquel on se heurte le plus souvent, tant dans l'Éducation nationale que du côté des professionnels de santé, c'est de penser qu'un enfant à haut potentiel est forcément en réussite scolaire», insiste le Dr Sylvie Tordjman, pédopsychiatre (Centre national d'aide aux enfants et adolescents à haut potentiel, Rennes). L'auteur d'Aider les enfants à haut potentiel en difficulté (PU Rennes) interviendra d'ailleurs lors du symposium international que l'Association nationale pour les enfants intellectuellement précoces (Anpeip) organise les 10 et 11 novembre prochain (renseignements sur anpeip.org), afin de balayer quelques idées reçues à la lumière des travaux de recherche les plus récents. Oui, des enfants surdoués peuvent être en difficulté scolaire. Non, tous les enfants en difficulté ne sont pas des surdoués (...)

Source : Le figaro.fr Santé (extrait)

Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 10. Novembre 2011
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