Un sondage réalisé pour la Croix-Rouge montre que les Français ont une vision du handicap plus idyllique que celle des parents d’enfants handicapés.
Le monde du handicap est-il trop souvent repeint en rose bonbon ? On pourrait le croire à la lecture d’un sondage CSA réalisé pour la Croix-Rouge* et qui est rendu public ce jeudi à l’occasion d’un colloque sur le thème de « l’enfance et le handicap » et que nous dévoilons. En effet, les Français ont une vision du handicap plus idyllique que celle des parents d’enfants handicapés, qui vivent réellement la situation.

Par exemple, près d’un Français sur deux pense que le diagnostic du handicap chez l’enfant est réalisé dès la naissance. Dans les faits, selon les parents interrogés, ce n’est vrai que dans 20 % des cas.

Même chose pour les inscriptions en crèche. Six Français sur 10 pensent qu’il est possible d’y inscrire un enfant en situation de handicap, ce qui n’est le cas que dans 40 % des familles. Pour l’école, la perception de la réalité est là aussi faussée. 76 % des Français pensent que la scolarisation est obligatoire pour les enfants handicapés, mais les parents expliquent qu’un sur deux n’est pas scolarisé toute la semaine.

Un monde renfermé sur lui-même
Comment expliquer ce décalage ? Selon Céline Poulet, déléguée nationale pour les personnes en situation de handicap à la Croix-Rouge, « cela tient au fait que pendant trop longtemps le monde du handicap est resté trop refermé sur lui-même. C’est pour cela que des idées fausses ont circulé. Il faut impérativement aller vers une société plus inclusive, pour éviter que ces clichés ne perdurent », explique-t-elle. En revanche, le succès énorme des films comme « Intouchables » (deuxième plus gros succès en France avec plus de 19 millions d’entrées) et de « La Famille Bélier » montre que ce thème intéresse le public… sans que cela soit pour autant une représentation fidèle de la réalité.

Extrême fragilité
Dans sa synthèse « Pacte Santé 2018 », la Croix-Rouge, montre que cette vision un peu trop optimiste a l’inconvénient de laisser dans l’ombre des personnes très vulnérables. « Par exemple, il faut absolument améliorer la situation des enfants polyhandicapés, qui sont trop souvent oubliés, alors qu’ils sont d’une extrême fragilité. Cela passe notamment par la mise en place d’outils de communication, sous forme de pictogrammes, signes, photos, aides numériques qui permettent à ceux d’entre eux qui ne peuvent pas parler de pouvoir s’exprimer ».

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* Sondage CSA pour la Croix Rouge réalisé auprès de 1 005 Français de 18 ans et plus. Et consultation auprès d’un échantillon de 1168 parents d’enfants en situation de handicap.

Auteur de l'article original: Marc Payet
Source: Le Parisien
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 20. Avril 2018
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