En partenariat avec Sciences et Avenir, l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) vous invite à échanger autour d’un verre, à Paris le 23 janvier, avec deux éminents spécialistes pour mieux comprendre les grands mécanismes du cerveau.

Comment fonctionne un cerveau ? C'est à cette vaste question que sera consacré le prochain Open Brain Bar, le 23 janvier 2018, au bar Le 12, 12, rue Dauphine à Paris VIe. Un rendez-vous informel, accessible au grand public comme aux plus avertis, pour explorer les grands mécanismes par lesquels le cerveau fait de nous ce que nous sommes. Si les neurosciences sont encore loin d'en avoir percé tous les mystères, les progrès ont été considérables ces dernières années. Longtemps, la recherche s'est ainsi focalisée sur les neurones, dont l'activité électrique est plus facile à observer, conduisant à une approche “localisationniste” du fonctionnement cérébral : telle fonction cognitive (langage, calcul, écriture, mouvement…) correspond à l'activation de tels neurones dans telle ou telle zone du cerveau. S'il s'agit bien d'un mécanisme essentiel, cette approche  — qui a par exemple fait de la fameuse “aire de Broca” le siège immuable du langage — a pris du plomb dans l'aile.

La moitié oubliée du cerveau
En réalité, le fonctionnement de cette partie neuronale elle-même est bien plus complexe. Le concept de plasticité cérébrale montre ainsi que les neurones se réorganisent en permanence tout au long de la vie. Plus récemment, en 2015, cette vision compartimentée du cerveau a aussi été remise en question par les travaux de Michel Thiebaut de Schotten, chercheur au CNRS et à l'ICM, qui sera présent le 23 janvier. Il nous expliquera ainsi l'importance de certaines “connexions profondes” qui font que nos fonctions cérébrales sont aussi le fruit d'une activité coordonnée de différentes régions plutôt que de zones circonscrites.

Enfin, le Pr Yves Agid, éminent spécialiste des neurosciences et membre fondateur de l'ICM, nous parlera de “la moitié oubliée” de notre cerveau. Les très nombreuses cellules gliales, beaucoup moins voyantes que les neurones, constituent en effet plus de la moitié de la masse cérébrale totale. Leur rôle est essentiel à l'intégration et la synchronisation des informations qui parcourent le cortex. Le Pr Yves Agid aime ainsi rappeler qu'elles ont un rôle au moins aussi important dans notre intelligence que les neurones eux-mêmes, par cet exemple amusant  : “La limace dispose d'une cellule gliale pour six neurones, quand l'homme présente à peu près une cellule et demie pour un neurone...” Il nous en dira un peu plus le 23 janvier prochain.

Interview du Pr Yves Agid lors de la 3e édition de S3Odéon. (...)

Auteur de l'article original: Hugo Jalinière
Source: Science et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 12. Janvier 2018
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